Un projet, des questions ?
Pourquoi éco-concevoir sa newsletter ? Lorsque l’on monte une entreprise qui a des valeurs et engagements forts au niveau environnemental et que l’on souhaite entreprendre et communiquer en conscience, il est à mon sens important de se poser la question de l’impact de ses supports de communication. Sont-ils polluants ? Si oui, est-ce que cette pollution est compensée par ce qu’ils apportent (à l’entreprise, aux clients, etc.) ? Comment avoir une communication tout aussi respectueuse de l’environnement que mon entreprise à impact positif ? Etc.
La newsletter, en tant que support de communication privilégié et de plus en plus plébiscité, n’y échappe pas : en effet, un seul mail envoyé à un seul destinataire génère 10g de CO2 – quand on sait que dans le monde, 8 à 10 milliards d’e-mails sont échangés par heure, sans compter les spams… D’ailleurs, les spams et les newsletters représentent 90% des flux d’emails, alors que seuls 10% d’entre eux sont ouverts ! (Source)
Bref, autant de raisons de penser sa newsletter via le prisme de l’écoconception et de l’écoresponsabilité… Voici donc quelques pistes de réflexion !
Avant d’envoyer une newsletter
Avant tout, comme dans toute démarche d’éco-conception, il convient de se poser plusieurs questions avant de mettre en place une newsletter :
- Est-ce qu’une newsletter servira mes objectifs et mon audience ? Autrement dit : ai-je VRAIMENT beosin de mettre en place une newsletter ?
- À quelle fréquence vais-je l’envoyer ?
- Quel type de contenu je prévois de transmettre ?
- Quelle longueur fera-t-elle ?
- À quoi sera-t-elle destinée, une fois ouverte et lue (à être supprimée, imprimée, stockée,…) ?
La réflexion en amont d’un projet, quel qu’il soit, constitue le socle de l’éco-conception : ne peut être éco-conçu que ce qui est fait en conscience et pour des bonnes raisons (même si ces bonnes raisons peuvent paraître subjectives).
Par ailleurs, ne négligez bien sûr pas la façon dont vous obtiendrez les e-mails qui constitueront votre liste d’inscrit·e·s : il faut que ces adresses aient été récupérées de manière transparente, dans le respect des règles de confidentialité, qu’elles aient été données volontairement et en toute connaissance de cause. Sans oublier qu’il faut également que vos inscrit·e·s aient la possibilité de se désinscrire à tout moment.
Le contenu de la newsletter
Voici maintenant quelques points à observer lors de la rédaction de vos newsletters éco-conçues.
- En premier, cela va de soi, il faut que chaque newsletter serve votre audience, qu’elle ait un réel intérêt, voire même un réel impact pour celle-ci. Pour vous aider, demandez-vous si le sujet choisi et la façon dont vous allez le traiter éduquera / informera / inspirera votre audience.
- Ensuite, en terme d’éthique, une newsletter éco-conçue ne doit pas exister pour inciter à la surconsommation (ou à toute autre pratique délétère). Parler de ses offres et de ses services est bien évidemment légitime, si par ailleurs de la valeur est apportée à l’audience. En revanche, harceler ses inscrit·e·s uniquement avec des codes promos et des liens affiliés… non !
- Au niveau de la conception-même de la newsletter, on préfèrera un design simple, clair, accessible, lisible, ainsi qu’un langage qui se voudra le plus inclusif possible (je sais, c’est parfois complexe dans notre langue). Concrètement :
- Utilisez une seule police de caractères (de préférence choisie parmi celles proposées par défaut par votre outil de newsletter), dans un corps suffisamment grand pour être lisible sans effort pour vos textes (on dit qu’il faut entre 60 et 72 signes par ligne pour être optimal niveau lisibilité) ;
- Espacez suffisamment les lignes de vos textes (mais pas trop) ;
- Hiérarchisez suffisamment vos informations (les titres doivent être percutants et êtres vus en premier, et les boutons doivent avoir suffisamment d’espace autour d’eux pour bien ressortir, par exemple) ;
- Faites attention au contraste entre la couleur du texte et celle du fond sur lequel il est écrit (cela joue aussi énormément sur la lisibilité !) ;
- N’agrémentez pas votre design d’ornements et de fioritures inutiles ;
- N’utilisez pas plus de 3 couleurs (1 ou 2 c’est mieux), en plus du noir et du blanc ;
- Ne multipliez pas les images et, pour celles qui sont absolument nécessaires, réduisez-en en poids au maximum (vous pouvez les passer à la moulinette du site compressnow.com/fr, ou encore les passer mode “Duotone” sur Canva – ou les deux !).
Et après l’envoi ?
Ouf, vous avez bien tout réfléchi en amont, vous avez écrit et conçu votre newsletter en conscience et en gardant au maximum en tête les principes de l’éco-conception…
Mais qui dit éco-conception dit aussi cycle de vie !
Que deviendra donc la newsletter après avoir été ouverte et lue ? Quelle sera sa “fin” ? Sachant qu’un e-mail stocké inutilement sur une boite mail consomme de l’énergie et émet du CO2, c’est une question qui mérite d’être posée.
Malheureusement, nous n’avons pas de réelle prise sur ce que chaque destinataire fera de l’e-mail une fois reçu. Cela dit, il existe quand même quelques pistes pour inviter chacun à se poser la question :
- Inviter, à la fin de la newsletter, à supprimer l’e-mail si la personne ne compte pas y revenir ;
- Inviter clairement les personnes qui se désintéressent de vos propos à se désinscrire ;
- Faire vous-mêmes le ménage dans votre liste d’inscrit·e·s, si vous constatez que certain·e·s n’ouvrent jamais vos e-mails ;
- Créer une page web (de préférence hébergée chez un hébergeur éco-responsable) depuis laquelle toutes vos anciennes newsletter seront accessibles, permettant ainsi à chacun·e de vider sa boite de réception mais d’avoir toujours accès à vos anciens numéros (si c’est utile et pertinent).
Dans tous les cas et quoique l’on fasse, créer un objet numérique aura un impact environnemental, mais remettre de la conscience dans ce type de pratique marketing ne peut avoir que du bon ! Pour les autres et pour la planète…
Si vous avez d’autres idées pour aller plus loin dans l’éco-conception d’une newsletter, n’hésitez pas à m’en faire part par e-mail – je serais ravie d’en discuter !